Abri 19 de Myriam caillonneau
Liam Keen est un adolescent Dixneuvien qui depuis onze ans vit à l’Abri 19. Un refuge pour un îlot d’humanité situé dans l’état de l’Indiana aux USA. Il vit dans une vaste enclave sous-terraine en compagnie de sa sœur Kathlyn, son neveu Benjamin et sa bande de potes Minchi, Silas et Virgil. Ensemble ils s’occupent tant bien que mal dans ce milieu martial rigide.
Un jour un drame se produit au sein de l’Abri 19. Un incendie se déclenche dans ce milieu clos et plusieurs personnes se retrouvent en difficulté dont la sœur de Liam. Elle est sauvée in-extremis mais requiert des soins plus aboutis si elle veut sans sortir. Malheureusement, les règles strictes de l’Abri 19 exigent un usage à l’économie des médicaments. Puise que Kathlyn n’est pas un membre important de la communauté de l’Abri 19, sauf aux yeux de son fils et de son frère (elle est veuve), elle est sacrifiable vis-à-vis des autres.
Refusant cette injuste condamnation, Liam échafaude un plan avec sa bande de potes, pour subtiliser dans la pharmacie de l’Abri 19 les antibiotiques nécessaires à la survie de sa sœur. L’entreprise fonctionne, Kathlyn reçoit ses antibios et recouvre la santé mais à quel prix ? Liam s’est fait prendre juste après et l’infirmière s’est rendu compte du vol de médicaments.
Le Conseil de l’Abri 19 est convoqué, il faut statuer sur le cas Liam Keen.
La sanction est irrévocable : c’est le bannissement à vie.
Et voilà notre courageux héros forcé de quitter son refuge, sa famille et ses potes avec à peine de quoi survivre à l’extérieur. D’ailleurs parlons-en de l’extérieur. Depuis onze ans un mystérieux brouillard rend la vie difficile en dehors des Abris. Personne ne sait d’où vient cette brume épaisse qui cache l’éclat du soleil. Les théories vont bon train. Il se murmure au détour des couloirs sous-terrain que ce brouillard pourrait venir d’un autre monde, mais personne n’y croit.
Dehors, Liam fait de mauvaises rencontres comme dans tout bon récit post-apocalyptique. Pièges, trahisons, les dangers du monde extérieure sont légion et ce n’est pas avec les maigres rations alimentaires de son kit de survie qu’il s’en sortira.
Les nombreux personnages sont bien campés. Le roman se lit avec fluidité. À mon avis « Abri 19 » est idéal pour débuter les lectures appartenant au genre post-apocalyptique, avant de lire d’autres romans possédant les mêmes codes narratifs comme, par exemple, « La Route » de Cormac McCarthy ou « Le Facteur » de David Brin.
Myriam Caillonneau a d’abord écrit une trilogie de space opera « Yggdrasil » puis une autre trilogie d’heroic fantasy « Les Larmes des Aëlwynns » suivi d’un récit d’anticipation « Plus brillantes sont les étoiles ». Avec « Abri 19 » Myriam ajoute une nouvelle corde à son arc SFFF celle du récit survivaliste. Militaire de carrière, cela se ressent au travers de la lecture d’Abri 19, le ton est martial, la hiérarchie entre les personnages est évidente. Saupoudré d’un « fan service » savoureux (on retrouve beaucoup de références à Star Trek, franchise plébiscitée par l’autrice) Myriam aime les séries TV, source d’inspiration pour elle, à n’en pas douter. À mi-chemin entre les séries Falling Sky, The 100 et The Walking Dead, « Abri 19 » s’en inspire tout en conservant une originalité. Un roman qui se suffit à lui-même. L’occasion de découvrir les autres romans de l’autrice du nord Finistère.